Encore une minute, monsieur le bourreau, encore une minute madame la censure, encore une minute pour l’inutile, le vif, l’allègre, le pas de côté, l’ironie, l’esprit ! J’ai longtemps cherché le titre que je pouvais donner à cette émission, qui va parler de la bêtise, de ce qui peut sauver de la bêtise, de la littérature, de procès d’intention, de la censure… après avoir vraiment beaucoup réfléchi, et bien, j’ai choisi comme titre : De grâce, n’appuyez pas !
Méfions-nous de ceux qui veulent étendre à l’infini le domaine du politique. Par exemple dans le roman… la littérature nous met justement à l’écart des blocs, des catégories, le roman refuse les simplifications, nous protège nous rappelle à la complexité de l’existence, La littérature, à la différence d’une vision politique et militante du monde, se penche sur la part sombre et défaillante de l’individu. Pour elle, Au contraire, l’âme humaine, est traversée constamment par le bien et le mal, la grandeur et la misère, les vertus et les vices.
le roman est le gardien de la pluralité humaine.
Flaubert Baudelaire Eugène Sue et la censure…
Le 31 janvier 1857, malgré un brillant réquisitoire d’une heure trente, le procureur impérial Pinard ne peut faire condamner Flaubert qui est blâmé pour « le réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères » mais relaxé, notamment grâce à la brillante plaidoirie durant quatre heures trente de son avocat Antoine Senard. Gustave Flaubert lui en gardera pourtant rancune toute sa vie. À peine le procès de Flaubert est-il terminé que Pinard se voit confier la tâche de requérir contre Charles Baudelaire. Celui-ci vient en effet de faire paraître Les Fleurs du mal, recueil de poèmes considérés comme « un défi jeté aux lois qui protègent la religion et la morale ». Les juges suivent son réquisitoire et condamne Baudelaire à 300 francs d’amende et interdisent la publication de certains de ses poèmes ; ils le resteront jusqu’à ce que le jugement soit cassé en 1949. Il s’attaque ensuite à Eugène Sue.
– Lecture de la lettre de Charles Baudelaire à l’impératrice Eugénie
– Lecture d’une lettre d’un professeur,Grégory Le Floch (il est aussi écrivain) qu’il a envoyée au Nouvel Observateur. Tribune dans L’obs du 9 janvier 2024 “Aux yeux de certains élèves, une partie du programme est indécente, voire pornographique”.
– Lecture des premières pages de L’amour et les forêts d’Eric Reinhardt (NRF Gallimard, Prix renaudot des lycéens 2014)
SON – Brel interview la bêtise, – Brassens Ceux qui ne pensent pas comme nous, – Brel L’air de la bêtise, – Hermann Dune When the water gets cold and freezes on the lake(album Giant, 2006 Source Etc, EMI)