Radio d’ici – 105.7 & 97 St Julien Molin Molette
Radio d’ici 106.6 Annonay
Lettres à un jeune poète Radio d'ici
Le podcast est disponible avec ce flux RSS :
https://radiodici.com/podcastfilter/correspondance/feed/
(copier-coller le lien dans votre lecteur de podcasts)
« Lettres à un jeune poète » de Rainer Maria Rilke
C’est la nouvelle année. Bonne année 2024 !
Regarder dans les yeux l’année nouvelle, l’année qui n’a pas encore de visage en lui soufflant à l’oreille ce que l’on souhaite pour soi pou ceux que l’on aime et pour l’humanité… il n’y a pas de limite à nos souhaits, pas de limite à l’espérance, pas de limite à vouloir que chacun vive en paix avec lui et avec ses voisins…
Le premier aphorisme du quatrième livre du Gai savoir : Sanctus Januaris de Nietzsche
« Je vis encore, je pense encore ; je dois encore vivre, car je dois encore penser. Quelle pensée a été en ce début d’année la première à traverser mon cœur ? Quelle pensée doit être le fondement, la garantie et la douceur de toute pensée à venir ?
Je veux toujours plus apprendre à voir la nécessité dans les choses comme le beau, ainsi serai-je l’un de ceux qui rendent belles les choses.
Je ne veux mener aucune guerre contre le laid, que détourner le regard soit mon unique négation ! Je veux, en n’importe quelle circonstance, n’être rien d’autre que quelqu’un qui dit oui. Apprenons la lenteur et armons-nous de patience pour penser ce qui s’ouvre à nous au premier jour de l’année.
De février 1903 à Noël 1908, Rainer Maria Rilke correspond avec le jeune Franz Xaver Kappus et l’encourage dans sa vocation, ce sont des extraits de ces lettres que je vais vous lire.
Dans Les Cahiers de Malte, Laurids Brigge Rilke écrit :
« Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers. »
LECTURE de Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke
éditions les Mille et une nuit, traduit de l’allemand par Josette Calas et Fanette Lepetit
SON
Stupeflip Lettre à Mylène
Mylène Farmer regrets avec Jean Louis Murat
Claudine Lebègue de l’air !
Radio d'ici : associative, libre, indépendante, laïque, attachée aux droits de l’humain et attentive à l’environnement.