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Correspondance

L’imagination au pouvoir !

today3 avril 2023

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Cette correspondance est inspirée par l’actualité bouillonnante… et désespérante.
Pour commencer cette correspondance inspirée donc de l’actualité et qui a pour titre l’imagination au pouvoir, je vais vous lire des extraits de Rhinocéros de Ionesco… c’est une fable dans laquelle le monde est en train d’épouser la nouvelle idéologie… forcément attirante car elle est nouvelle, « in » « moderne » cette nouvelle idéologie qui se transforme peu à peu en nouveau totalitarisme c’est «ne plus être un homme » mais devenir un rhinocéros voilà la nouvelle mode…
Dans cette actualité anxiogène on se dit que pour redresser la tête, ne pas sombrer, on cherche dans la lutte, ou la fuite, le réconfort là on où on pense le trouver. On s’accroche à ce qu’on peut… à ce qui nous fait du bien.
«Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve», dit le poète Hölderlin.

L’empereur Hadrien dans Mémoires d’Hadrien M Yourcenar (Une lettre imaginaire de l’empereur à son fils adoptif Marc Aurèle) dont je vous avais déjà parlée dit:
Tous les peuples ont péri jusqu’ici par manque de générosité
J’aurais voulu reculer le plus possible, éviter s’il se peut, le moment où les barbares au-dehors, les esclaves au-dedans, se rueront sur un monde qu’on leur demande de respecter au loin ou de servir d’en bas, mais dont les bénéfices ne sont pas pour eux.
Je tenais à ce que la plus déshéritée des créatures, l’esclave nettoyant les cloaques des villes, le barbare affamé rôdant aux frontières, eût intérêt à voir durer Rome.
Je doute que toute la philosophie du monde parvienne à supprimer l’esclavage : on en changera tout au plus le nom. Je suis capable d’imaginer des formes de servitudes pires que les nôtres, parce que plus insidieuses : soit qu’on réussisse à transformer les hommes en machines stupides et satisfaites, qui se croient libres alors qu’elle sont asservies, soit qu’on développe chez eux, à l’exclusion des loisirs et des plaisirs humains, un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre chez les races barbares. A cette servitude de l’esprit, ou de l’imagination humaine, je préfère encore notre esclavage de fait.

Lorsqu’un homme crie vive la liberté, il pense évidemment à la sienne, mais il est extrêmement important de savoir s’il pense à celle des autres.
Qui ne défend la liberté de penser que pour soi-même est déjà dispensé à la trahir.

Bibliographie
Rhinocéros de Ionesco poche Folio Gallimard
Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar poche Folio Gallimard
Extrait d’Antigone de Jean Anouilh éditions La petite Vermillon
Extrait de L’alouette de Jean Anouilh le livre de poche
Lettre au futur locataire de l’Elysée de RISS, Les Echappés Charlie Hebdo

SON
Heroes David Bowie
Zombie Cranberries
Mylène Farmer Désenchantée

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